A la suite des incendies survenus dans la forêt d'Eshtaol et au Parc Canada : le KKL-FNJ s'emploie à la restauration de la forêt et à en tirer des leçons en cas de sinistres dans le futur

Fin avril 2025, le KKL-FNJ a dû faire face à deux cas d’incendies sérieux survenus dans la zone côtière – la Sheféla, dans la forêt d'Eshtaol et au Parc Canada. Ces incendies, survenus lors du jour de la Commémoration de l'Holocauste et du Jour du Souvenir des soldats tombés (23-24/04/2025 et 30/04-01/05/2025, après un hiver peu humide), dans des conditions météorologiques particulièrement difficiles, caractérisées par de fortes rafales de vent et un très faible taux d’humidité, et ils ont laissé derrière eux des dommages importants. Le KKL-FNJ investit tous ses efforts pour restaurer les zones endommagées, il tire les leçons des événements et renforce sa politique de prévention et de gestion des incendies.

Description du déroulement de l'incendie et étendue des dégâts

Les incendies dans la forêt d’Eshtaol et dans le Parc Canada constituèrent des cas complexes, de propagation rapide. L'incendie du jour de la Commémoration de l'Holocauste s’est déclaré près du Mochav Tarom et s'est propagé très rapidement, sous l’effet du vent et d'un faible taux d’humidité, dans la direction nord-nord-est.

L'incendie a traversé la Route 38 au niveau de l'échangeur de Messilat Tsion et, à un moment donné, s'est même propagé vers le nord jusqu'à traverser l'autoroute no 1, aux environs de l'échangeur de Shaar Hagaï. L'incendie du Jour du Souvenir semble avoir débuté à partir d'une résurgence de l'incendie précédent dans la zone du cimetière du Mochav Messilat Tsion. Dans ce cas également, le feu s'est propagé très rapidement, sous l’effet du vent et du très faible taux d’humidité, dans la direction nord-nord-est, jusqu'à ce qu’il traverse l'autoroute no 1 jusqu'au Parc Canada, qu’il a consumé presque entièrement.

En comparant l’intensité de l’incendie dans différentes formations végétales, il apparaît une claire corrélation entre les grands blocs qui ont brûlé et la présence de pins. En revanche, dans les bosquets, les broussailles et les zones boisées à faible densité, ainsi que les aires de stationnement où le sous-bois était bien entretenu, l’incendie a été contenu ou a causé des dommages mineurs. L’étendue exacte des dommages dans chacune des zones fait l’objet de processus d’évaluation avancés.

Figure 1. Carte des limites de l'incendie de forêt d'Eshtaol des 23-24/04/25  et du Parc Canada les 30/04-01/05/25



Les actions menées au moment du sinistre et dans les jours qui ont suivi

Pendant les incendies, une opération de lutte intensive et de grande envergure était en cours. Les forces de lutte anti-incendie et de sauvetage ont travaillé en étroite collaboration avec les équipes du KKL-FNJ, qui ont été dépêchées de tout le pays, l'unité aéroportée de lutte contre les incendies et l'armée de l'air israélienne (avions Hercules). En outre, une aide vitale a été reçue des pays voisins, notamment la Grèce et l'Italie, qui ont envoyé des avions de lutte contre les incendies pour participer aux efforts.

Lorsque les flammes se sont apaisées, le KKL-FNJ commença à recueillir des informations pertinentes pour un traitement et une analyse rapides des événements. Parmi les actions réalisées dans les jours qui ont suivi les incendies : la collecte d'informations humaines, de données météorologiques, l'analyse initiale de l'intensité et de la gravité des incendies, qui comprenait l'utilisation de l'indice dNBR (Normalized Burn Ratio – taux de combustion normalisé) à partir de données satellitaires, la vérification des données lors de visites sur le terrain, la prise de photographies aériennes et la collecte de données détaillées sur la relation entre l'intensité de l'incendie et son impact sur la végétation.

Un document de synthèse provisoire fut produit, peu de temps après les événements, dans le but d'améliorer les opérations de prévention et d'extinction d’incendies à l’avenir, de comprendre l'étendue des dommages causés à l'écosystème, comme base pour les plans de restauration forestière et d'assimiler ces informations dans le cadre du Précis Forestier et de l'histoire des événements d’importance pour la compréhension des processus à long terme.

 

Figure 2. Carte de l’indice dNBR pour l'incendie du Jour du Souvenir (forêt d'Eshtaol et Parc Canada) du 30/04-01/05/25



Principes de restauration des forêts et de la végétation dans les zones brûlées

La restauration de la forêt après un incendie est un processus à long terme, fondé sur la théorie de gestion forestière du KKL-FNJ. Le plan de renouvellement de la végétation comprendra la détermination des destinations des zones forestières et des formations végétales souhaitées (y compris les pourcentages de couverture et la détermination des différentes espèces), la surveillance et la cartographie des zones réclamant des actions de restauration et la détermination de la portée de la régénération - que ce soit par renouvellement naturel, par plantation ou une combinaison des deux. Une attention particulière sera accordée à l’interface de régénération de la végétation, notamment par un programme d’éclaircissage des semis de pins, la gestion des feuillus et l’attention portée à la végétation envahissante et autre végétation indésirable. Ces actions d’interface sont des outils clés pour obtenir la production de végétation souhaitée.

De plus, seront déterminés un ordre de priorité d’exécution, un calendrier planifié et un calcul de l’ensemble des coûts. Pour accompagner le processus de restauration, ont été constituées une équipe de pilotage et de petites équipes de travail professionnelles consacrées à diverses questions (planification, restauration de la végétation, protection incendie, surveillance).

Figure 3. L’ordre des jalons du processus de restauration des forêts après les incendies. Extrait du document de politique et lignes directrices pour la prévention des incendies et la réhabilitation après incendie, mars 2025

 

Référence à la politique du KKL-FNJ en matière de prévention d’incendies, de surveillance et de préparation

Le KKL-FNJ met en œuvre une politique stricte de prévention des incendies, qui comprend diverses interfaces forestières dans le but de réduire la disponibilité du combustible, retarder la propagation de l’incendie, réduire l'intensité du feu et améliorer la capacité d'extinction. Ces actions comprennent :

• Eclaircissage et taille des arbres : réduction de la quantité de combustible dans la forêt.
• Pâturage : Réduction des « matières combustibles » dans les zones boisées, par l’utilisation d’ovins et de bovins.
• Etablissement et maintien de zones tampons : établissement de zones tampons autour des zones habitées et dans la forêt elle-même, qui constituent une voie sûre, le long de laquelle des opérations de lutte contre les incendies sûres et efficaces peuvent être menées, dans le but de réduire l’étendue de la zone incendiée.
• Zones de risques d’incendie réduits : actions ciblées dans les zones et lieux à haut risque qui « menacent » des valeurs, des biens et/ou des vies humaines.
• Zones de réduction du risque d’incendies géants : planification et mise en œuvre d’interfaces à grande échelle pour prévenir le développement d’incendies géants.

Le KKL-JNF s’efforce également de surveiller en permanence l’état de la forêt et les risques d’incendie, et d’améliorer la préparation des équipes de lutte contre les incendies, au moyen de formations, d’exercices et par l’utilisation de technologies avancées pour détecter les incendies de forêt.
La confrontation aux incendies d'avril 2025 souligne l'importance de planifier et de mettre en œuvre des actions d'interface pour prévenir les incendies et également la nécessité de la mise à niveau du système de lutte contre les incendies et des capacités de détection d'incendie du KKL-FNJ dans les espaces ouverts.


Considérations environnementales et écologiques qui accompagnent le travail sur le terrain

Les activités de restauration du KKL-FNJ s'accompagnent de strictes considérations environnementales et écologiques. L’objectif est de permettre, autant que possible, le renouvellement naturel de l’écosystème, tout en prévoyant une intervention éclairée, dans les cas où une assistance humaine est requise.

Le KKL-JNF s’emploie à assurer la restauration de la biodiversité, à promouvoir la stabilité écologique, à maintenir les services écosystémiques et à réduire les risques environnementaux à venir. Dans ce cadre, nous menons des études continues sur divers sujets, tels que les espèces envahissantes, les habitats particuliers, les valeurs naturelles et patrimoniales, etc. Les leçons tirées des incendies, notamment la compréhension de la résilience des bosquets et des zones maintenues, serviront de base à la mise en œuvre d’interfaces forestières plus avancées, qui intégreront l’ensemble des considérations écologiques et environnementales dans la politique du KKL-FNJ, tout en tenant compte du changement climatique et des impacts à long terme.