Le kibboutz Hanita a été créé dans le cadre d’une opération audacieuse de construction d’une tour et de murailles, en réponse aux efforts déployés par les Arabes pour empêcher l’installation des Juifs. Le 20 mars 1938, les pionniers commencèrent l’ascension du mont Hanita et établirent un camp de base la première nuit à Hanita-la-basse. La tour et la palissade reconstituées se trouvent aujourd’hui dans la forêt. Les Arabes des environs attaquèrent les colons cette première nuit, et de nombreuses autres fois par la suite, mais la communauté tint bon malgré tout. Après la construction de la route vers Hanita-la -haute (le nom « Hanita » apparaît dans les sources juives en référence à deux communautés de la région de Tyr), les pionniers se sont déplacés vers le haut de la colline jusqu’à leur lieu d’installation permanent.
Le KKL-JNF a planté la forêt, qui se compose principalement de pins, autour du site de Hanita-la-basse, et la forêt s’étend désormais du kibboutz jusqu’à la commune de Shlomi. À l’extrémité supérieure de la forêt, qui s’étend désormais de Hanita jusqu’à Shlomi, se trouve une reconstitution de la tour et de la muraille ainsi qu’une aire de repos accessible aux visiteurs à mobilité réduite.
Un autre site de pique-nique se trouve à l’extrémité inférieure de la forêt, près de Shlomi.
Aujourd’hui, les pentes de Hanita sont couvertes de conifères, d’arbres fruitiers et de bois indigènes. Au milieu des années 1990, après une grave épidémie de cochenille du pin d’Israël, quelque 90 hectares de la forêt ont été réhabilités par le KKL-JNF, et environ 70 hectares d’arbres ont été déracinés entre 1998 et 2001 pour faire place aux nouveaux quartiers de Shlomi. Malgré sa petite taille, la forêt de Hanita est un excellent exemple de forêt diversifiée dans laquelle la végétation naturelle se développe à l’ombre des conifères.
Tout au long de l’année, une variété de géophytes, des orchidées et des plantes annuelles fleurissent dans la forêt, qui possède également un certain nombre de sites botaniques et archéologiques intéressants, ainsi que des sentiers et des routes qui mènent le visiteur vers des endroits cachés.
Racheter la terre
L’acquisition de terres a joué un rôle majeur dans la fondation de l’État juif. En 1938, le gouvernement britannique mandataire a mis des obstacles à l’achat de terres par les Juifs. En réponse, M. Yosef Ciniglia, alors président du comité central du KKL-JNF en Italie, a acheté des terrains au nord-ouest de la Galilée avec son ami Eliezer Winshell. Les propriétaires du terrain, croyant que Ciniglia était un représentant de l’Église catholique souhaitant fonder un monastère sur le site, ont vendu la propriété par le biais d’un intermédiaire libanais, et elle a ensuite été enregistrée gratuitement au nom du KKL-JNF au bureau du registre foncier de Saint-Jean d’Acre. Yosef Ciniglia a raconté les événements : « En décembre 1937, Avraham Winshell et son frère Eliezer m’ont approché et m’ont demandé de les aider à acquérir plus de 400 hectares de terres le long de la frontière libanaise. Après avoir consulté Yosef Weitz et le docteur Granot, je me suis rendu compte que malgré l’intérêt du KKL-JNF pour le projet, il ne disposait pas des fonds nécessaires à l’achat, et qu’il n’était pas non plus certain que l’Agence juive était prête à supporter les coûts liés à la colonisation de ces terres.
« Nous avons compris qu’à moins de leur forcer la main, aucune décision ne serait prise et que nous n’atteindrions pas la frontière nord-ouest. Grâce au passeport italien que j’avais à l’époque, j’ai pu me présenter en tant qu’acheteur non juif, même si plus tard, après que la vente ait eu lieu, les bandes arabes se sont vengées sur mon guide arabe libanais et l’ont tué. » Après la fondation de l’État, Ciniglia s’est occupé de la Hagana et des liens commerciaux entre Israël et l’Italie. Récemment, son fils David s’est adressé au KKL-JNF et a demandé que l’histoire de son père soit racontée et qu’un bosquet d’arbres lui soit dédié sur la terre de Hanita en commémoration de sa vie et de son travail.